LUC GUYET ET LA PEINTURE
« Un tronc d’arbre n’est pas marron, on y voit du bleu, du jaune et plein de nuances. » C’est ce que dit Luc Guyet quand on lui pose la question de la source de son désir de peindre. « Je crois que j’ai toujours eu envie de peindre, mais je n’étais pas très bon à l’école. »
En novembre 2023, à soixante cinq ans, alors qu’il sort de l’hôpital, il se met à la peinture de façon quotidienne. La contrainte, celle du repos, fait émerger le désir de créer, de s’essayer aux différentes techniques et de mettre en forme toutes les sensations et les émotions devant la vie, la nature, les rencontres. Son admiration pour Van Gogh, les couleurs, les formes à la fois tourmentées et lumineuses, le bouleversent.
Il commence par l’acrylique, puis il découvre l’huile. « L’huile, ça apprend la patience, on construit ; plus j’avance, plus j’entre dans les détails. » Il travaille au pinceau mais aussi au couteau.
Il explore plusieurs thèmes. « Je ne savais rien, j’apprends en faisant.
Je peins la nuit dans ma maison à Jard-sur-mer. Je peins par tranche de quinze à trente minutes, il y a une maturation entre les séances. Éteindre la lumière, puis plus tard rallumer et découvrir ce que j’ai fait deux heures plus tôt. Et parfois, m’étonner du résultat.
J’aime être seul, mais j’aime aussi partager. Et là réside le plaisir : ma peinture est un lieu d’échange, les discussions engendrent des sentiments, de la poésie entre nous. J’aime que mes amis proches voient mes tableaux et me disent ce que je pourrais améliorer. »
L’exposition au CHU de Nantes est un événement inattendu et formidable auquel il n’aurait pas osé rêver il y a un an seulement. Peindre lui permet de rester attentif à la vie au-delà des aléas que la santé lui impose. C’est une jubilation, un lieu de recherche et de joie.
Cathie Barreau, Pascale Soulas, Maï Mériau